Les premières années

Jean-Charles Marchiani est né le 6 août 1943 en Corse, à Bastia. Après des études en tant que séminariste, il intègre l’Institut d’Etudes Politiques d’Aix-en-Provence. Il devient ensuite officier de renseignement pour les services secrets français en 1962, au sein de l’ancien Service de documentation extérieure et de contre-espionnage. Il sert également son pays comme parachutiste au sein du prestigieux Régiment de parachutistes d’infanterie de marine. A l’issue de sa carrière dans les services de renseignement, en 1970, il entre chez Peugeot. Il y occupe le poste de responsable des relations syndicales, avant d’entrer en 1973 chez Air France. Il va faire par la suite un passage dans le secteur privé de 1988 à 1993 chez Thomson.

La carrière politique

En 1986, il devient l’un des conseillers du ministre de l’Intérieur, Charles Pasqua, et il est en charge du renseignement et de la lutte contre le terrorisme. Il joue en 1988 un rôle décisif dans la libération des otages français au Liban, après trois ans de captivité, en menant des négociations discrètes mais efficaces. De 1993 à 1999, il met à nouveau ses talents au service de l’Etat en occupant diverses fonctions.

En 1995, alors que Jean-Louis Debré vient d’être nommé ministre de l’Intérieur, il fait face aux attentats qui frappent Paris. En 1995, il est promu préfet du Var, avant de devenir en 1997 secrétaire général de la zone de défense et de sécurité de la capitale française. En 1999, il choisit de se présenter comme candidat aux élections au Parlement européen sur la liste « Rassemblement pour la France et l’Indépendance de l’Europe » de Charles Pasqua et Philippe de Villiers, et fait partie des treize députés qui sont élus. Il occupe ses fonctions européennes jusqu’en 2004, date à laquelle il est nommé préfet hors cadre, avant de prendre sa retraite en 2006.

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Lutte anti-terroriste et libérations d’otages

L’expertise solide en matière de défense et de renseignement acquise par Jean-Charles Marchiani au début de sa carrière a été mise à profit tout au long de sa vie publique. Outre la libération des otages du Liban, il est sollicité en 1995 pour récupérer le capitaine Frédéric Chiffot et le lieutenant José Souvignet dont l’avion fut abattu en Bosnie. La vie des deux prisonniers était considérée comme menacée au point que les services de renseignement français (DGSE) crurent un moment qu’ils avaient été exécutés… Jean-Charles Marchiani fut personnellement chargé de cette mission, et la mena en collaboration avec le Franco-Israélien Arcadi Gaydamak.

Lors du détournement du vol Air France d’Alger en 1994, il coopère avec son homologue algérien Lahcène Seriak pour obtenir des informations décisives qui aideront à mettre fin à la crise. Quelques dizaines de passagers de l’avion retrouvent la liberté en Algérie, avant que l’avion ne décolle pour Marseille où le GIGN français finit par lancer un assaut qui se termine par la mort des preneurs d’otages et la libération de tous les otages restants. En 1996, on lui confie des négociations qui ont pour but de permettre la libération des moines trappistes de Tibhirine. Sa mission est cependant annulée au bout de quelques jours en raison d’une guerre intestine entre Jacques Chirac et Alain Juppé…